Hip, Hip, Hurrah ! Une fête d'artistes à Skagen

Cette oeuvre de plein air représente des figures qui lèvent leur verre à la lumière retrouvée !

Nous sommes à Skagen, ville la plus au nord de la province du Jutland au Danemark. Les personnes réunies autour de la table sont des artistes danois, norvégiens, suédois qui y ont établi une colonie d'artistes. 

L'auteur de cette huile sur toile de 134, 5 x 165, 5 cm est Peder Severin Kroyer. Après avoir étudié à l'académie de Copenhague, il se rend en France en 1877, en passant par la Hollande et la Belgique. A Paris, il étudie dans l'atelier de Léon Bonnat, un artiste qualifié de naturaliste, reconnu notamment pour son observation exacte de la lumière et des surfaces, et ses couleurs simples et lumineuses. Les études suivies dans les écoles de peinture parisiennes sont accompagnées, l'été venu, d'un travail plus libre à la campagne.

De retour au Danemark quelques années plus tard, Kroyer passe tous ses étés à Skagen et il devient un des membres les plus importants de cette colonie d'artistes. C'est là qu'il peint cette oeuvre qu'il commence en 1884. 

Bien sûr, l'exemple des impressionnistes français a exercé une influence sur les artistes scandinaves,  - on pense, avec l'utilisation des jeux de lumière, la composition et son objet, à certaines peintures de Renoir pour cette oeuvre, non ! - mais en même temps, le sujet semble renvoyer à la tradition de réunion d'amis d'artistes de l'âge d'or danois.

 

Vous voulez en savoir plus sur la colonie d'artistes de Skagen :

https://www.arte.tv/fr/videos/094732-000-A/au-danemark-les-beaux-jours-de-l-ecole-de-skagen/

 

Un conseil de lecture :

Le très joli roman de Philippe Delerm, Sundborn ou Les jours de lumière, paru en 1996. Cherchez bien, vous l'avez peut-être dans votre bibliothèque ! Une partie de l'oeuvre de Ph. Delerm vient d'être rééditée aux éditions Robert Laffont, dans la coll. Bouquins, sous le titre Le Buveur de temps

 

Quant à cette expression si joyeuse "hip hip hip hourra" que nous aimerions tant pouvoir prononcer à tue-tête dans les prochaines semaines, voici quelques précisions : 

Hip hip hip hourra ! a des origines anglaises. En 1889, ''hip'' rentre dans la langue française (le mot viendrait de l'anglais). ''Hip'' est surtout considéré comme un cri d'enthousiasme, de joie voire de victoire.

''Hourra'' est un dérivé de l'anglais, une déformation. En effet, dans cette langue on dit 'huzza' qui est le cri d'encouragement des marins, qui ressemble au verbe ''to heeze'' qui signifie hisser (une voile).
Avec le temps, ''huzza'' devient ''houzza'' puis ''hourra''. Et c'est en 1802 que cette dernière forme entre dans la langue française. Il se peut également que ''hourra'' soit un dérivé du mot russe ''ura'' qui est le cri de guerre des cosaques. Ce mot peut avoir été ramené jusqu'en Angleterre par les marins. Ensuite, on a assemblé les deux cris en guise d'encouragement.

Isabelle Letiembre